Cahuzac : Hollande dénonce un «outrage à la République»
VIDÉOS - Le président explique que son ex-ministre n'a bénéficié «d'aucune protection» et annonce plusieurs mesures allant dans le sens de son engagement d'une «République irréprochable» : indépendance de la justice, loi sur les conflits d'intérêts, interdiction de mandats pour les élus condamnés.
François Hollande n'avait pas le choix. Acculé par l'affaire Cahuzac et au plus bas dans les sondages, il ne pouvait s'en tenir aux quelques lignes publiées mardi après l'aveu de son ancien ministre du Budget. Face l'onde de choc de cette affaire exceptionnelle, mélange de scandale moral et financier, le président devait répondre aux attaques de ses détracteurs, mais aussi l'incrédulité du peuple et de sa majorité. Dans une allocution enregistrée mercredi l'issue du Conseil des ministres et diffusée vers 12h30, le chef de l'État a, nouveau, condamné, de manière solennelle, la «faute impardonnable» de Jérôme Cahuzac, un «outrage fait la République».
D'un ton martial et dans une mise en scène très sobre, le chantre de la «République exemplaire» pendant la campagne présidentielle a déclaré avoir appris mardi avec «stupéfaction» et «colère» les aveux de l'élu devant les juges. «Il a trompé les plus hautes autorités du pays: le chef de l'État, le gouvernement et le Parlement et, travers lui, les Français», a déploré le président, assurant que Jérôme Cahuzac n'avait bénéficié d'«aucune protection autre que celle de la présomption d'innocence». Une réponse ses détracteurs, qui l'accusent d'avoir connu l'existence du compte bancaire de son ex-ministre dès l'éclatement de l'affaire, la mi-décembre. Quelques minutes après son intervention, le ministre de l'Intérieur, Manuel Valls, est venu confirmer les propos présidentiels, en réfutant avoir initié «toute enquête parallèle» de la police dans ce dossier. «Jamais le ministre n'a donné de telles instructions», a-t-on affirmé Place Beauvau.
«Toute la lumière sera faite»
Debout derrière un micro placé devant un (...)